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  • Photo du rédacteurMama Sista Doula

AVOIR LE DROIT...

Et non, ce n'est pas ma fête aujourd'hui !



Chaque année c’est la même rengaine : je vois pulluler sur la toile des slogans visant à célébrer la femme, l’élever au rang de reine, lui souhaiter le meilleur. Alors, au risque de paraître rabat-joie, je réitère mes propos ici aussi : le 8 mars, ce n’est pas la journée de la femme... non ! Ce n’est pas une célébration de la gente féminine, ce n’est pas une ode à quoi que ce soit. C’est la journée internationale des droits de la femme ! Et je me permets d’insister sur le mot DROIT. Voyez-vous, nous vivons dans un état de droit. Nous sommes dans un pays mettant en avant des valeurs de justice, de liberté, d’égalité, etc. Je fais le choix de ne même pas employer le mot « fraternité »... (disons que j’en aurais trop à dire ! Et cela risque de remuer un peu trop de 💩) Pardonnez-donc mon étonnement lorsque je constate, qu’en 2020, encore, les droits de la femme sont bafoués. Alors, certes, ce n’est pas flagrant, ce n’est pas dit de manière explicite. Mais au quotidien, ce n’en est pas moins injuste. Je prends alors le temps de songer à ce que j’aimerais voir avancer, ce qui devrait encore évoluer pour tendre vers plus d’équité : - Avoir le droit de naître Fille, sans que mes parents ne soient déçus, ou effrayés, - avoir le droit de grandir, m’épanouir, évoluer en ayant un large de choix de possibilités, - avoir le droit d’être instruite, - avoir le droit de vivre mon cycle féminin, et d’être à l’écoute de mon corps, sans que cela ne me porte préjudice, - avoir le droit d’accomplir ma mission de vie, d’exercer le métier de mes rêves, quel que soit mon pays d’origine, mon milieu social, - avoir le droit d’exprimer mon opinion sans que l’on remette en question ma légitimité ou mes capacités, - avoir le droit d’avoir les cheveux courts sans que ma féminité ne soit remise en cause, - avoir le droit d’être sur un poste à responsabilités sans devoir faire doublement mes preuves, - avoir le droit de porter la vie (ou pas !) sans qu’une tierce personne ne veuille prendre le contrôle sur mon utérus, - avoir le choix quant à la façon dont je veux donner la vie, que ce soit chez moi, en maison de naissance, ou en structure médicalisée, (oh ! sur ce sujet je pourrais m’épancher longuement donc chut, je vais m’abstenir) - avoir le droit d’être informée, d’avoir accès à des données qui pourraient m’être utiles quant à ma prise de décision, - avoir le droit de questionner ce que j’entends, ce que je vois, ce qu’on me préconise sans passer pour la lourdingue du coin, - avoir le droit d’être respectée, et non déshumanisée lors de mes RDV médicaux ... et d’autant plus quand il s’agit de mes parties intimes, - avoir le droit de dénoncer les éventuelles violences obstétricales, sans que mon ressenti ne soit piétiné, - avoir le droit d’être soutenue dans les choix que j’énonce dans mon projet de naissance (et pour le coup, une doula ça aide pas mal !), - avoir le droit d’être soutenue dans la mise en place de mon allaitement, sans qu’on ne vienne me proposer des « solutions » qui viendraient le mettre à mal, - avoir le droit d’allaiter mon bébé partout, en tout temps, en tout lieu, sans qu’on ne pense que je sois l’auteure d’attentats à la « pudeur » (je nourris juste mon enfant !), - avoir le droit de ne pas écourter l’allaitement pour mon bambin, sans être taxée de ne pas vouloir laisser mon enfant grandir, - avoir le droit de m’occuper à temps plein de mes enfants, d’autant plus lorsqu’ils sont en bas-âge, sans que l’on ne pense que je suis une « feignasse voulant profiter des alloc’», - avoir le droit d’être considérée comme une personne dynamique et utile dans la société, même quand je materne a longueur de journées et de nuitées, - avoir le droit de ne pas être dans la précarité du fait de mon choix de rester avec mon ou mes bébés, - avoir le droit de briller sans qu’aucun homme ne se sente dépossédé de quoi que ce soit, - avoir le droit de vivre pleinement ma spiritualité, ma façon de vivre (n’empiétant sur les libertés de personne), ma façon de me vêtir et de me voiler ou non, sans aucune pression et sans aucun jugement extérieur, - avoir le droit de conserver l’intégrité de mes parties intimes, sans mutilation génitale en tout genre ; et ce, quelque soit mon âge, ma famille, mon pays ou ethnie d’origine !

(d'ailleurs, je vous invite à visiter le site http://www.alerte-excision.org// pour plus d'information) - avoir le droit à une sexualité épanouie, (non, je ne suis pas là juste pour donner du plaisir ^^) - avoir le droit d’avoir de l’ambition, au moment où je le décide, sans que personne ne se sente menacé, ou obligé d’éteindre la lumière sur moi pour « conserver sa place », - avoir le droit de me réunir avec d’autres femmes pour refaire le monde, sans que la gente masculine ne se sente en danger. D’ailleurs, il fut un temps, dans les tentes, entre femmes, des secrets étaient partagés, des projets élaborés, la vie était donnée ; et cela faisait avancer toute la communauté 😉 - avoir le droit d’être pleinement et puissamment Femme, mais également citoyenne du monde, à chaque instant, y compris les 364 ou 365 autres jours de l’année ! - avoir le droit de parler des méfaits que j’ai pu subir, de les exposer, de m’en plaindre, sans que quiconque n’essaie d’étouffer l’affaire ou de défendre celui qui m’a causé du tort, - avoir le droit d’espérer en monde meilleur, et de tenter d’y contribuer sans qu’on me reproche d’être complètement « perchée » - avoir le droit à l’erreur, pouvoir changer d’avis au fil du temps... oui je suis humaine, et comme tout à chacun, j’évolue (du moins j’essaie, à mon rythme ^^) - avoir le droit d’attendre que justice soit faite si quelqu’un tente de m’agresser, de quelque façon que ce soit (et cette justice doit aussi permettre que la honte change de camp, que cette personne ne soit pas primée, ovationnée alors qu’elle a été reconnue coupable !) Bref... il y a tant de choses sur lesquelles il est temps d’avancer. Tant de choses qui, en cette journée internationale des droits de la femme, me rappelle qu’on a encore beaucoup de chemin à parcourir. Alors, n’attendons pas un jour dédié pour faire valoir nos droits, car c’est dans le quotidien que la société se bâtit. Cela passe d’abord par la connaissance de soi, en tant que femme et en tant que personne. C’est en étant profondément ancrée dans son identité qu’on peut avancer la tête haute, quel que soit l’opinion ou regard des gens . Ça passe aussi par l’ouverture au monde. Découvrir, comprendre ce qui se trame ailleurs permet d’avoir un recul intéressant sur nos propres façons de penser et de fonctionner. L’autre a aussi quelque chose à m’apprendre, tout autant que j’ai à lui donner aussi.


Et surtout, cela passe principalement par la connaissance de mes droits. Le savoir est une arme... On ne s'en sert pas pour porter atteinte à autrui ; mais pour se défendre, et revendiquer ce qui nous appartient !

Non, ce n'est pas une faveur que je demande. J'exige le respect de mes droits fondamentaux. J'exige ce qui est légitime : liberté, égalité (auquel je préfère le terme "équité"), fraternité / sororité ... ben quoi ? Je suis une femme, non ?


Voilà ce que nous devons transmettre aux générations présentes et futures. La route est encore longue... Mais il est de notre devoir, de façon individuelle et collective, de l’emprunter. Je le fais pour moi, je le fais pour les femmes qui m’entourent, je le fais pour mes filles, je le fais pour les femmes du monde, je le fais pour celles qui viennent après moi, [Une pensée particulière aux femmes qui nous ont précédées et qui ont positivement impacté la société, celles de ma lignée particulièrement, mais aussi à toutes celles du 🌍]. #JournéeInternationaleDesDroitsDeLaFemme #8Mars





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